Un chiffre sec : près de 500 000 personnes sont mordues par un chien chaque année en France. Derrière les statistiques, ce sont des familles, des voisins, des inconnus qui voient leur quotidien bouleversé en un instant. Une morsure, même sans gravité apparente, peut entraîner une avalanche de complications : factures de soins, démarches juridiques, indemnisations à régler. Face à ces réalités, trouver la bonne assurance ne relève pas d’un luxe, mais d’une nécessité pour traverser l’imprévu sans y laisser sa chemise.
Quelle assurance couvre les morsures de chien ?
La grande majorité des contrats d’assurance multirisque habitation incluent la responsabilité civile, et à travers elle, la prise en charge des dommages causés par votre chien. Mais attention, ce filet de sécurité n’est pas universel : il connaît des accrocs, notamment pour les chiens classés “dangereux”. Les chiens de catégorie 1 et 2, ceux que la loi française regarde avec suspicion, doivent faire l’objet d’un contrat taillé sur mesure.
Les différentes options d’assurance
Selon votre situation et votre animal, plusieurs formules se présentent :
- Assurance multirisque habitation : elle englobe la responsabilité civile, couvrant la plupart des chiens qui n’appartiennent pas à une catégorie réglementée.
- Assurance animaux : elle ne prend pas en charge la responsabilité civile, mais peut alléger la facture des soins vétérinaires en cas de blessure ou de maladie.
- Assurance responsabilité civile chasse : pensée pour les chiens qui accompagnent les chasseurs, elle s’applique uniquement lors d’une partie de chasse.
Pour les maîtres de chiens de catégorie 1 ou 2, la loi impose clairement la souscription d’une assurance responsabilité civile spécifique. Impossible d’y couper si l’on veut être en règle et dormir tranquille.
Prudence face aux exclusions
Les contrats d’assurance habitation classiques laissent souvent de côté les chiens de chasse et ceux classés à risque. Il est donc impératif de vérifier les conditions de votre police d’assurance. Si votre compagnon entre dans l’une des catégories exclues, il vous faudra vous tourner vers une solution dédiée, sans quoi la couverture ne jouera pas en cas de problème.
Certains propriétaires préfèrent d’ailleurs renforcer la protection en combinant une assurance santé animale (pour couvrir les éventuels frais vétérinaires) et une responsabilité civile indépendante. Cette approche évite les angles morts et permet de faire face aussi bien aux dépenses médicales pour votre animal qu’aux dédommagements dus à un tiers.
Responsabilité civile et animaux de compagnie : quelles conséquences en cas de dommages ?
Posséder un chien implique une vigilance de tous les instants, et la loi ne laisse aucun doute sur ce point. Si votre animal blesse quelqu’un ou provoque des dégâts, l’Article 1385 du Code civil vous place d’office dans le fauteuil du responsable. Impossible de s’en décharger, sauf à démontrer que toutes les précautions avaient été prises et que l’incident était réellement imprévisible.
Les démarches incontournables du propriétaire
En cas de sinistre, plusieurs réflexes sont à adopter immédiatement :
- Déclarer l’incident à l’assurance : sans cette formalité, aucun espoir de prise en charge.
- Obtenir la signature de la déclaration : un geste administratif, mais indispensable pour enclencher l’indemnisation.
- Payer les frais de soins : que ce soit pour la victime ou pour votre animal, vous devrez avancer les montants, remboursés ensuite si votre contrat le prévoit.
Les recours pour les victimes
Les textes (Articles 1382 et 1385 du Code civil) permettent à toute personne lésée de demander réparation. Le propriétaire devra alors prouver qu’il n’a rien négligé pour éviter l’accident. Faute d’éléments convaincants, la sanction financière tombe, parfois très lourde.
Le coût réel d’un incident
Une morsure n’engendre pas que des points de suture. Les frais médicaux s’ajoutent aux éventuelles dépenses vétérinaires et aux honoraires d’avocat si le dossier finit devant un tribunal. Sans une assurance solide, le propriétaire peut rapidement se retrouver submergé, voire endetté. La rapidité et l’exactitude de la déclaration, accompagnées des justificatifs nécessaires, sont donc déterminantes pour limiter l’impact financier et accélérer le remboursement.
Obligation de signaler le chien mordeur
La législation va plus loin encore : selon l’Article L 211-14 du Code rural, chaque morsure doit être signalée à la mairie de la commune où habite le propriétaire. Cette démarche doit intervenir le plus rapidement possible après l’incident, sans temporiser. Un passage chez le vétérinaire est également requis, afin qu’il évalue l’état de l’animal et son comportement.
Voici comment s’articule cette procédure :
- Informer la mairie de la morsure dès qu’elle survient.
- Organiser une surveillance vétérinaire du chien sur une période de quinze jours.
- Transmettre le bilan de cette surveillance aux autorités municipales.
L’objectif : identifier tout signe de maladie ou de dangerosité. L’évaluation comportementale sert à mesurer le risque que représente l’animal pour la collectivité. En cas de récidive, ou si le vétérinaire émet un signal d’alerte, des mesures drastiques peuvent être décidées, allant jusqu’à la mise à l’écart définitive de l’animal dans les situations les plus graves.
Pour le maître, suivre scrupuleusement ces étapes est la seule manière d’éviter des sanctions administratives ou pénales. Maintenir un dialogue clair avec la mairie et le vétérinaire, c’est aussi montrer sa volonté d’agir en citoyen responsable face à la collectivité.
Les animaux exclus du contrat de l’assurance habitation
Impossible d’ignorer la réglementation pour certains chiens. Les chiens de catégorie 1 et 2, souvent associés à des races comme les pitbulls ou les rottweilers, sont systématiquement exclus des contrats multirisques habitation classiques. Leur réputation, et leur classement en tant qu’animaux potentiellement dangereux, impose une assurance spécifique, sans quoi la moindre morsure peut ruiner un foyer.
Les chiens de chasse sont également concernés. Eux non plus ne bénéficient pas de la protection standard de l’assurance habitation. Les propriétaires doivent se tourner vers une assurance responsabilité civile chasse pour éviter de supporter seuls la charge des dégâts causés par leur compagnon lors d’une sortie en forêt.
| Type de chien | Assurance requise |
|---|---|
| Chiens de catégorie 1 | Assurance spécifique |
| Chiens de catégorie 2 | Assurance spécifique |
| Chiens de chasse | Assurance responsabilité civile chasse |
Détenir un chien appartenant à ces catégories impose de souscrire un contrat adapté. Faire l’impasse, c’est s’exposer à devoir assumer seul tous les frais si un incident survient. Dans ce domaine, la prévoyance n’est pas une option, c’est un rempart contre l’emballement des coûts et des procédures.
Quand la morsure survient, il est déjà trop tard pour improviser. Se couvrir correctement, c’est garantir la tranquillité du foyer et la possibilité de continuer à vivre avec son compagnon sans craindre le poids d’un imprévu. Mieux vaut une signature sur un contrat qu’une dette sur dix ans.


